Réunions du Saint Synode d’Antioche

 Raymond Rizk - Novembre 2005


J’ai compilé récemment les communiqués de presse publiés durant les deux dernières années concernant les travaux du Saint Synode Antiochien. J’ai été surpris de constater que les mêmes considérations d’ordre général étaient pratiquement répétées verbatim d’une session à l’autre. Aucune orientation substantielle sur les nombreux problèmes pastoraux dans lesquels se débat notre Eglise et qu’il devient urgent de résoudre. Rien sur les discussions théologiques en cours au sein de l’Eglise et qui risquent d’y introduire de véritables dissensions entre les fidèles. Ecartelés entre les opinions théologiques des uns et des autres ils appellent de leurs vœux et de leurs prières des prises de position de leurs évêques, gardiens de la doctrine de l’Eglise, pour mettre fin à des débats qui perturbent leur vie spirituelle et leur causent scandale. Au milieu des incertitudes causés par la situation socio-économique et politique de nos pays, aucune voix, aucun appel, aucune action pour conforter des fidèles désemparés qui sont de plus tentés par l’émigration.
 
Devant ce vide étouffant, j’ai essayé de me renseigner si chacun des évêques en disait plus à ses ouailles et leur divulguait plus de renseignements sur les travaux du Saint-Synode. Il n’en est rien. Il semble aussi que dans la plupart des cas aucun dialogue conséquent et direct n’est établi entre eux touchant les problèmes et les soucis de l’ensemble de l’épiscopat du Patriarcat d’Antioche.
 
Un tel dialogue est censé être la norme au sein de toute communauté ecclésiale, surtout dans une Eglise, telle l’Eglise Orthodoxe qui ne cesse de parler de conciliarité et de communion entre clercs et laïcs dans le respect de leurs charismes respectifs. Mais, face à l’absence quasi généralisée des conseils diocésains, pourtant requis par les lois antiochiennes, ce dialogue ne semble pas être présentement facile. Pourtant il n’a jamais été autant nécessaire. En effet, les membres du Peuple de Dieu, appelés, dans notre Eglise “à garder la foi” (selon les termes employés dans l’encyclique des Patriarches orthodoxes en réponse à l’invitation du Pape de Rome à participer au Concile de Vatican I), ne peuvent se contenter, pour assumer cette foi de façon responsable, de laconiques communiqués de presse. Ils ont le droit et le devoir d’obtenir de plus amples explications de la part de leurs Evêques avec lesquels ils composent ce Peuple de Dieu.
 
Comment assurer un tel dialogue ? Comment faire parvenir aux Pères du Synode les vraies préoccupations de leurs fidèles ? Comment aider à les faire réagir aux problèmes de ce monde ? Comment leur rappeler, dans le respect et l’affection filiales, que l’Eglise est censée être la conscience du monde et que le monde a de plus en plus besoin d’entendre la voix prophétique de cette conscience ? Tout le peuple de Dieu doit se sentir concerné. Il est urgent que les choses bougent. Il faut rétablir un dialogue direct et respectueux des charismes des uns et des autres. Il nous faut tous, clercs et laïcs, veiller à ne pas succomber à la tentation de prendre l’Esprit Saint en otage. Il nous faut éviter à tous prix d’étouffer l’Esprit. Qui va prendre l’initiative avant que les choses périclitent davantage ?
 

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