Jean Chekan

Raymond Rizk -  17 janvier 2014


Je voudrais sincèrement affirmer que le SOP me manque. Et comment parler du SOP sans penser à  Jean Tchékan qui en avait fait l’œuvre de sa vie.

Jean avec Xénia furent les premiers de nos connaissances parisiennes qui ouvrirent à Léna et moi, refugiés à Paris en 1983 dans des circonstances difficiles, non seulement les portes de leur maison, mais celles de leur cœur. Comment oublier la chaleur de leur amitié qui a toujours dénoté une véritable fraternité dans le Seigneur qui nous avait réunis.

Depuis, j’ai toujours admiré son humilité, sa disponibilité, la rigueur de sa vision ecclésiale. Dans les nouvelles parfois ternes de notre réalité ecclésiale Il a toujours su faire valoir l’essentiel, portant témoignage sur la vitalité de l’Orthodoxie et parfois sur ses blessures. Il fut un des premiers à préconiser une information intelligente qui dénotait de celle en cours dans nos milieux d’Eglise qui se limite le plus souvent aux  déplacements et discours d’hiérarques d’habitude pleins de bonne conscience.  Jean cherchait à découvrir, même à travers une telle information, la lueur venue d’en haut qui transfigure les réalités les plus ternes.

Jean a toujours affirmé qu’il n’était pas fait pour écrire, mais sa conscience ecclésiale alliée à sa rigueur éditoriale dans la rédaction du SOP en a fait un joaillier de l’écriture. Il a compris que l’évangélisation, dans notre monde contemporain,  devait nécessairement passer par l’information. Le SOP était sa manière d’annoncer la bonne Nouvelle. Et comme doit le faire tout vrai disciple, il se cachait humblement derrière la Face du Maitre et ne signait jamais ses écrits ou ses notices.

Jean a vu disparaitre l’œuvre de sa vie sans se plaindre, mais n’en a pas souffert pour autant. Je crois que nous sommes tous responsables de cette disparation, car nous n’avons pas su faire les efforts nécessaires pour préserver cette œuvre d’Eglise, chacun ne voulant voir que son propre clocher. Le SOP était ce qui manque le plus aujourd’hui à notre monde orthodoxe : une plateforme de dialogue et un facteur d’unité. Un rappel adressé à tous les membres du Peuple de Dieu pour oublier leurs querelles qui font scandale, et se rendre compte, non par des paroles mais par des actes qu’ils sont ‘membres les uns des autres’, et donc condamnés à se reconnaître frères, s’ils veulent demeurer fidèles au Seigneur. Nous n’avons pas su apprécier toute l’importance de cette plateforme et de ce rappel que Jean offrait à l’Eglise. Nous devons en conscience nous en excuser auprès de lui.

Chers amis de l’ACER, nous aurions voulu être parmi vous pour fêter les 80 ans de Jean. Déjà ?!  Nous serons certainement de cœur avec vous  avec ses nombreux pour lui chanter : Is pola eti !

 



المشاركات الشائعة