Le Mouvement de la Jeunesse Orthodoxe (*)

Raymond Rizk-1966


J’avais quinze ans; j'étais alors élève dans une école non or­ thodoxe de Beyrouth. Quinze ans, c'est l'âge des mises en question, des premiers enthousiasmes, des choix et des engagements. Mais c'est aussi l’âge des critiques amères et des rapides désillusions. Dans ma classe, se trouvait un groupe assez uni de jeunes orthodoxes. Mais notre union se faisait autour d'un attachement formel à l'Orthodoxie qui, par ailleurs, nous était une grande inconnue. Il est vrai que certains d'entre nous avaient été habitués, dans leur famille, à participer aux liturgies dominicales. Mais par manque de compréhension, ils étaient perdus dans la richesse et le symbolisme de nos rites. Nous suivions à l'école un enseignement catéchétique serré et nous étions tous plus ou moins séduits par la doctrine, la science, l'ordre et la présence au monde de cette Eglise à laquelle appartenaient nos professeurs.

Notre attachement sentimental à l'Orthodoxie, notre « fanatisme» nous pressait de trouver mieux chez nous. Nous posions des questions, nous soulevions des problèmes, mais les réponses se fai­ saient attendre, ou alors venaient peu convaincantes et étrangement mêlées de superstitions. Nos parents, nos prêtres nous trouvaient hardis de mettre en question des choses sacro-saintes. Ils s'étonnaient, se lamentaient, mais en définitive étaient obligés de laisser faire...

Cela nous orientait vers trois voies, - du moins à l'époque, nous pensions qu'il n'y en avait que trois. La première, et certains très rares se laissèrent tenter de la suivre, était le passage à une autre confession. La seconde, malheureusement la plus suivie, était de tomber clans un laisser-aller total et de vivre comme si le problème de Dieu et de son Eglise n'était même pas posé/ La troisième enfin, ne gardait de l'Eglise que son facteur de communauté sociale, se réclamer toujours de l'Orthodoxie, aller de temps en temps à l’église, s'intéresser de près ou de loin aux droits civiques de la communauté, mais en tout cas ne pas chercher clans l'Eglise une solution valable aux problèmes existentiels de la vie.

Et pourtant, ii y avait une quatrième voie. Certains d’entre nous la découvrirent par hasard, un soir où, conviés par un jeune étudiant, ils se réunirent pour la première fois au foyer du Mouvement de la Jeunesse Orthodoxe.

Situation personnelle certes. Mais n'est-elle pas l'image in- complète de celle dans laquelle se débat notre jeunesse à l'heure où elle se prépare à faire les options importantes.

Ce soir-là, nous commençâmes à comprendre que l'on n'est jamais chrétien, mais qu'on le devient que l'Eglise se découvre à la sueur du front, que l’Orthodoxie, dans nos pays, est un miroir précieux recouvert de poussière, et qu’il faut se donner la peine d’essuyer cette poussière pour être admis à des contemplations uniques. Ce soir-là et par la suite, nous fûmes convaincus que cette Eglise orthodoxe, mère de toutes les autres, est cette épouse bafouée et défigurée par nos égarements et nos fautes, mais aussi et en même temps que la communauté des pécheurs fait une Eglise sainte par la toute-miséricorde de Dieu. Ce soir-1à nous prîmes conscience qu'on ne quitte pas sa mère quand elle tombe malade, mais qu'on la soigne, car elle reste notre mère. Ce soir-là, un fenêtre s'entrouvrit au plus profond de nos cœurs et une voix nous appela au renouveau:« Viens, car je t'ai choisi, va servir tes frères» - « Mais Seigneur, qui suis-je, je n’ai ni la compétence ni les moyens; je ne suis pas prêtre, ni moine, ni séparé pour ton service » Et la voix poursuivit: « c’est moi qui t’ai fait responsable quand tu as été oint dans l’eau et l'Esprit, c'est moi qui t'ai choisi lors de ton baptême. Tu es toi aussi prêtre dans mon sacerdoce royal. Tu es membre de mon corps, ta place ne peut t'être enlevée. Tu es unique dans mon amour. De concert avec les autres, prêtres et laïcs, et avec la bénédiction de ton évêque, va dire au mondé et à ceux qui m'oublient que je les ai aimés jusqu'à la mort, que mon Eglise les appelle et a besoin d'eux et qu’elle leur offre, en elle, les moyens de devenir des dieux. »

Depuis ce jour, il fut évident pour nous, et nous essayions d'en convaincre le plus grand nombre, que le renouveau de l'Eglise est un renouveau intérieur de ces membres, que l'essentiel n'est pas de construire des temples de pierre mais des temples de chair et de sang, palpitants de don et d'amour; que la gloire de l'Eglise n'est pas dans des édifices, ni dans un rang social, mais clans la course à la sainteté, à tille plus grande intimité avec le Seigneur, à un face à face toujours plus intense avec lui. Cette attitude n'est pas une fuite du monde. Seule, au contraire, elle assure une présence sereine aux problèmes du monde et ébauche des solutions qui aillent dans le sens du dessein salvifique de Dieu.


Dans cette perspective, il ne peut y avoir d'opposition entre l'Eglise et le Mouvement de la Jeunesse Orthodoxe. Le Mouve­ ment, de par sa nature, ne peut vivre que greffe à l'Eglise, en communion avec l'évêque du lieu et dans la collaboration la plus étroite avec tous les fidèles. 1l n'a d’autre prétention que de vouloir rappeler toujours à ses membres - et à tous ceux qui veulent entendre - les exigences d'un christianisme adulte - qu'un drapeau que l'on met dans sa poche n'est plus un drapeau mais un mouchoir, et que la bannière du Christ doit toujours planer au-dessus des têtes et des cœurs; qu'il n'y a pas des étudiants, des commerçants ou des ouvriers chrétiens, mais des chrétiens qui étudient, qui pratiquent le commerce ou qui travaillent

II y a tant à faire à Beyrouth et dans tous les domaines, qu'il y a place pour toutes les bonnes volontés. Il y a lieu de procher une croisade pour que nos églises ne se vident pas, pour que nos .fidèles fréquentent les maisons de Dieu autrement qu'en des occasions de deuil ou de joie , pour que nos prêtres cessent d‘être uniquement ministres des services liturgiques mais deviennent, au tour de chaque église, dans chaque paroisse, ceux qui dirigent le travail pastoral  d'enseignement des petits, d'entrainement des jeunes et de colla­boration avec tous. N’est-ce pas pécher contre l'Esprit que de contrecarrer l’action de ceux qui, à quelque bord qu'ils appartiennent, donnent de 1eur temps et de leurs forces, pour s'acquitter de la part du devoir qui 1eur incombe ? Et les calomnies, les rumeurs, les oppositions que suscite le Mouvement sont autant de retards mis à rendre grâce et à répondre à l'appel du Seigneur pour que des ouvriers, toujours plus nombreux, viennent travailler à sa vigne.

Le Mouvement de la Jeunesse Orthodoxe ne veut pas se laisser distraire par ces on-dit. 1l connait les sources de ces rumeurs, et il prie pour que Dieu apaise les passions et nous pardonne a nous tous. Il fait aussi son examen de conscience. Et conscient de la faiblesse de ses membres, mais rempli de la lumière qui sort du Tombeau, il veut seulement, telles les Saintes Femmes dont nous faisons mémoire, rechercher sans cesse où a été mis le Seigneur pour l'embaumer.

Le Seigneur, nous le trouvons dans le millier d’enfants auxquels auxquels,

Le Seigneur nous le trouvons dans les milliers d’enfants auxquels, dans nos écoles du dimanche, ou dans des cours spéciaux de catéchisme, nous apprenons à aimer et à se conduire conformément à l'appel de Celui qui désire les « laisser venir à lui ».

Le Seigneur, nous le servons dans ces centaines d'adolescents, d'élèves de l'enseignement secondaire ct d'étudiants des universités qui essayent, par des réunions régulières, des congrès, des retraites, des camps, la publication de revues et d'autres activités, d'accorder leur vie à ses commandements, de répandre sa Parole autour d'eux et de comprendre que 1e chrétien ne fuit pas le monde mais témoigne dans son milieu de vie, qu'il est le serviteur de tous, quels que soient leur nom, leur religion ou leurs opinions.

Plus l'homme avance en âge, une fois quitté l'école ou l'université, plus les problèmes deviennent complexes, face aux difficultés du travail, dans un monde souvent faux. Le Mouvement donne l'occasion à ceux-là, ouvriers ou fonctionnaires, de rentrer en eux-mêmes, de se redécouvrir enfants de l’Eglise et de se donne r au service de ceux qui n'ont pas pris conscience des dangers qui les entourent.

Le Seigneur, nous allons à sa rencontre clans un grand nombre de familles, nous essayons, par des veillées de prière et de discussions, d'en faire réellement ce qu'elles sont appelées à devenir, c'est-à­dire de « petites églises domestiques », selon l'expression de St Jean Chrysostome.

Nous allons en quête du Seigneur dans une douzaine de villages de notre montagne où le même effort est soutenu en ce qui concerne les enfants, les adolescents et les adultes. Faire passer les fidèles d'un christianisme de routine et de superstition, facilement ébranlable, à une vie assumée dans la lumière de Celui qui est venu et qui vient à tout moment frapper aux portes de nos âmes.

Le Mouvement est conscient que, pour atteindre cette multitude de gens et par eux bien d'autres encore, la parole doit être secondée par l'écrit. Le besoin de épandre une pensée orthodoxe en langue arabe est une nécessité première, à cet effet il vient de fonder une imprimerie, Al-Nour qui, maintenant pourvue de tout le matériel technique, pourra désormais faciliter la tâche et permettre l'édition d'un plus grand nombre de livres et de brochures. Ils viendront s'ajouter, dans un proche avenir, à la quinzaine d'ouvrages déjà publiés, qui, à côté de notre revue mensuelle Al-Nour, donnent un enseignement catéchétique complet et traitent des principaux problèmes humains et moraux.

Le Seigneur, nous le trouvons surtout dans ceux qui ont faim et froid, ceux qui sont seuls et malades. Il nous parle par leur bouche et nous regarde par leurs yeux humbles et blessés. C'est Lui que nous soulageons en nous penchant vers eux, en leur faisant savoir qu'ils sont uniques et irremplaçables, qu'ils ont leur rôle à jouer - et combien précieux -sur la scène du monde. C'est dans cet esprit que nous avons fondé à Beyrouth, cette année, un centre médico-social qui a commencé à fonctionner au début de février. Un hon nombre de dames et de médecins volontaires ont bien voulu prendre en charge ce Centre. Ouvert tous les jours, avec ses assistantes sociales et ses infirmières, il soulage des centaines de familles. Ce Centre nous a appris, ou plutôt rappelé, que l'Eglise est avant tout l'Eglise des pauvres, de ces pauvres à qui, bien souvent, nous nous contentons de faire l'aumône pour avoir un semblant de conscience tranquille. Ce Centre nous a appris que ceux qui souf­frent sont les amis de Dieu et que son Eglise doit se pencher avant tout sur eux.

Une fois aiguillonnés vers l'unique nécessaire, les membres du Mouvement ne peuvent pas limiter leur ouverture et leur action à un milieu restreint. Le chrétien est celui qui sent peser sur ses épaules la responsabilité des autres et partage avec eux le souci du salut de tout l'univers. Le Mouvement collabore activement à Syndesmos, organisation mondiale des mouvements de jeunesse orthodoxe, dans le but de faire comprendre aux jeunes orthodoxes des quatre coins du monde qu'il n'y a pas d'orthodoxie russe, grecque, américaine ou arabe , mais une seule Orthodoxie, sainte et apostolique, donatrice de vie en Russie, en Grèce, en Amérique et dans les pays arabes; et qu'à travers les conflits de génération la jeunesse des Eglises doit, dans l'humilité, la ferveur et le respect des ainés, se considérer comme responsable et prendre son rôle de renouveau au serieux.

Il est à noter que ce même Syndesmos nous a fait la confiance d'élire, durant sa dernière assemblée générale en Finlande, son président et son secrétaire général parmi les membres du Mouve­ ment. De la sorte, le bureau central du Syndesmos se trouve transporté à Beyrouth. Cette confiance mise dans le Mouvement par des organisations de pays aussi divers que la France, l'Angleterre, la Grèce, l'Allemagne, l'Egypte, l'Argentine, Chypre, le Japon, la Corée, l'Ouganda, l'Amérique, la Russie et certains autres pays d'Europe Orientale, est une nouvelle responsabilité dont nous ressentons l'importance et la difficulté.

Le Seigneur ne se trouve pas seulement dans les membres de notre communauté. L'Esprit souffle où i1 veut. Et c'est œuvrer dans le sens de l'Esprit que d'ouvrir le dialogue entre tous les croyants de bonne volonté pour un rapprochement humain et une coopéra­ tion fructueuse au service des valeurs morales. Aussi le Mouvement continue-t-il de s'ouvrir envers les chrétiens non orthodoxes en vue de rapprocher le jour où toutes les brebis seront réunies et où il n'y aura plus qu’un seul pasteur et un seul troupeau. Le Mouvement, sans sc laisser entrainer dans le courant d'un œcuménisme sentimental, de plus en plus à la mode de nos jours, veut aller de l'avant, en prenant conscience des difficultés immenses qui existent toujours et dans le respect total de la vérité que le Seigneur lui-même a confiée à son Eglise: assurer le primat à la charité, affirmer que les murs de la séparation ne montent pas jusqu'au ciel et reconnaitre la valeur symbolique des évènements récents au niveau des patriarcats œcuménique et romain d'une part, du Conseil Œcuménique des Eglises de l'autre; collaborer enfin à l'action de tous les hommes de bonne volonté pour l'édification d'un monde nouveau où les croyants remettront en valeur, par leur vie, les vertus de justice, de charité et d'amour.

Encore faut-il appliquer ces principes à nos conditions locales, où les croyants, rappelons-le, dépassent le cadre des Eglises et englobent tous nos autres frères Libanais. Nous ne pouvons être de vrais chrétiens si nous continuons à nous définir en nous opposant les uns aux autres, ou si nous acceptons de rester dans un monde de cloisons étanches où chaque communauté se replie sur soi dans une défense jalouse et stérile de ses droits. Le Mouvement peut se reprocher de ne pas s'être préoccupé jusqu'à présent avec beaucoup de sérieux de cette rencontre d’importance primordiale entre le Christ et l'Islam pour une meilleure compréhension réciproque, et partant pour une collaboration fructueuse sans arrière-pensée et sans complexe, basée sur le respect mutuel et la communauté de but. Citons cependant les pas timides faits par des étudiants du Mouvement avec des camarades à Ras Beyrouth dans la rencontre de musulmans. Citons aussi les expériences tentées par certains de nos membres dans l'effort cou­ rageux de contact entrepris sous l'égide du Cénacle Libanais.

Comme vous pouvez le constater, l'action porte sur tous les fronts et doit être menée de concert. Le monde est à ce point déchristianisé aujourd'hui que les chrétiens qui ont voulu se reconvertir à leur foi ne peuvent guère avoir de repos et se doivent d'être partout présents et partout donnés

Le Mouvement est conscient de ne faire que peu de choses. Il ne tire de son action aucune fierté, aucune prétention. Il est convaincu que la solution est dans un don total, dans la consécration de toute une vie au service de l'Eglise. 1l pousse ses membres à répondre à la vocation qui s'adresse à tous, celle du dénuement total si admirablement exprimée par Jean-Baptiste quand il disait « Il faut qu'Il croisse et que je diminue» Durant l'année qui vient de s'écouler, trois de nos étudiants, après plusieurs années d'études universitaires, ont tout quitté pour aller étudier la théologie dans les instituts orthodoxes d'Amérique et de Roumanie. Deux autres, ayant terminée leurs études théologiques dans les instituts d' Athènes et de Constantinople, ont été consacrés prêtres du Très-Haut. D'autres encore se préparent dans le secret de leur cœur à partir eux aussi, sachant que ce départ est une semence et qu'il n'y a pas de résurrection sans passer par la mort à soi-même. De toute façon, les deux monastères de Deir el-Harf et de Mar Yacoub, fondés par des membres du Mouvement, restent les pôles vers lesquels sont tournés nos yeux et nos cœurs, et qui nous rappellent, par les contacts fréquents établis entre nous, les valeurs inébranlables du « maximalisme » chrétien.

Voilà donc ce qu'essaie de faire le Mouvement de la Jeunesse Orthodoxe à Beyrouth et dans les environs. Le même effort est soutenu clans les mêmes formes en cinq autres grands centres: Tripoli, Damas, Lattaquié, Alep, Tartous. Partout, à côté d'une jeunesse engagée, des prêtres et des moines instruits pourront trans­ mettre aux masses la parole de Dieu clans un langage qu'elles comprennent. Tous ensemble ils continueront, en collaboration avec tous les fidèles et la bénédiction de la hiérarchie, à traduire Dieu et à le rendre toujours plus accessible. 

Il s'agit de prendre conscience de notre situation chrétienne lamentable. Dans un monde qui vit de statistiques, rendons­ nous compte qu'à Beyrouth moins de 10% de nos fidèles fréquentent les églises, que moins de 5 % de nos enfants et de notre jeunesse reçoivent une éducation religieuse adéquate. Rendons-nous compte que dans la montagne libanaise plus de la moitié des églises sont fermées faute de prêtres et que le restant est très peu fréquenté. Rendons-nous compte que les sectes de toutes couleurs trouvent un terrain très fertile dans nos champs. Rendons-nous compte que le Christ et les valeurs de vie qu'il représente se perdent chez nous. Rendons-nous compte de tout cela et ne laissons pas quelques réalisations extérieures, quel qu’utiles qu'elles soient, apaiser notre conscience et nous distraire de l'essentiel.

Pourquoi ne pas sortir de notre léthargie ? Il nous est facile de cri-tiquer, de mettre la faute sur le clergé. Majs au fond, ne sommes-nous pas aussi responsables que lui ? Alors pourquoi ne pas nous mettre ensemble à l’œuvre ? Pour illustrer ceci je veux signaler une expérience qui est en train d'être tentée, à Ras Beyrouth. Un groupe de fidèles, conviés par le Mouvement, se sont réunis dans son local, autour du prêtre de la paroisse, et ls ont obtenu la bénédiction de l'évêque pour se constituer en aides du prêtre clans son travail pastoral, pour contacter toutes les familles, organiser des cours de catéchisme pour les enfants une chorale pour l’église, ct des causeries d'initiation, et des soirées de prière et de discussion pour tous.

Cette expérience de Ras Beyrouth est entre les mains de Dieu et des âmes de bonne volonté. Mais n'est-elle pas un signe de la prise en charge par tous les membres de l’Eglise, prêtres et laïcs, des affaires spirituelles et morales de la communauté ? Des expériences similaires ne sont-elles pas à tenter autour de chaque église?

Le Mouvement de la Jeunesse Orthodoxe est cet appel:

« Préparez les voies du Seigneur. » Il ne veut pas être autre chose. Que les âmes de bonne volonté le comprennent, ainsi que nos responsables; qu’ils sachent que cette jeunesse et ces réalisations sont à encourager pour le bien de l' Eglise. Que ceux qui donnent leur vie au service de l'Eglisc trouvent auprès d'eux cette charité et cette affection qui doivent être la règle. Que cessent les calomnies et les rumeurs.

La situation présente nous fait parfois craindre pour l’avenir dans notre diocèse de Beyrouth. Mais la pensée de l'avenir ne doit pas obnubiler celle du présent. L'avenir est entre les mains de Dieu et il est le fruit des prières des fidèles. Et le Seigneur est celui qui vient, pour qui il n'y a ni passé, ni avenir. Il vit clans le présent éternel. Il vient, et il nous demandera compte de cette jeunesse qu'il nous a donnée. Il nous demandera compte de ce monde à transfigurer et que nous laissons trop souvent s'imposer à nous pour nous y conformer. Lui qui a vaincu le monde, par sa mort et sa résurrection, ce même Seigneur reviendra ! Tachons dès à présent et à chaque instant de notre vie d'être dignes de crier devant les hommes et à la face du monde que le Seig1neu’rest ressuscité, qu'en vérité il est ressuscité !
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(*) Conférence prononcée à l'Assembly Hall de l'A.U.B. le 29 avril 1966 pour le 24e anniversaire du M.J.O.


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